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D’autres époques ont été le théâtre d’autres enjeux. La révolution industrielle a remplacé le bras de l’homme par la machine et l’a démultiplié. La révolution informatique a remplacé sa capacité de traitement des nombres et des listes de données par l’ordinateur et a ainsi délivré l’homme d’une tâche peu à sa mesure. La révolution de la communication enrichit aujourd’hui notre faculté de voir, d’entendre, de parler, de communiquer sous toutes les formes (écrite, dessinée, etc.) et en étend la portée à la dimension planétaire.

Encore ne s’agit-il pas que d’une question de forme, de moyens de communication, mais également de contenu. Les signaux qui se propagent sur les câbles, dans les airs et par satellite finissent par rattraper le temps qui court pour nous proposer des informations d’actualité quasiment en temps réel à travers le monde ; des ordinateurs aux capacités de stockage impressionnantes permettent d’abriter la somme des connaissances et des références de publications relatives à chaque branche, et de nous les laisser consulter sans que nous ayons besoin de nous déplacer ; une multitude de services de plus en plus variés (commande à distance, réservations, consultation de comptes en banque, etc.) sont proposés à domicile dans le cadre de Télétel. Et le phénomène est loin d’être à sens unique puisque nous-mêmes communiquons, « émettons » de l’information plus que jamais auparavant.

Car c’est la troisième dimension de cette nouvelle communication : elle se fait sur un mode de plus en plus actif, ou « interactif » pour utiliser un des mots clefs du technolangage d’aujourd’hui. Le concept majeur qui renouvelle la manière d’appréhender la liaison entre systèmes informatiques en ce début d’années 90 est la communication « d’égal à égal », qui tranche sur la philosophie « terminal passif » d’un côté, « grand système informatique tout puissant » de l’autre des dernières décennies. Ce concept nouveau, on peut tout aussi bien l’appliquer à ceux qui utilisent ces outils de traitement et de communication. Aujourd’hui, nous sommes tous des individus communicants, de plus en plus maîtres des informations que nous émettons et de celles que nous décidons de recevoir. Le micro-ordinateur est une des pièces centrales de ce mouvement de « démocratisation » dont il est lui-même issu : descendant des grands ordinateurs et des mini-ordinateurs, la vocation première du micro-ordinateur est d’être au service d’un individu, comme le marque bien son appellation américaine : PC, Personal Computer, en français « ordinateur personnel ».

Qui dit rôle nouveau, ou plus grand champ d’action, dit apprentissage nécessaire des clés de ce plus grand pouvoir. N’allez pas croire que cela soit nécessairement ardu. Prenons en exemple le téléphone, premier grand moyen de communication interactif moderne. Etait-il vraiment difficile d’assimiler le principe du numéro de téléphone attribué à chaque abonné, et la nécessité de le demander à l’opératrice pour rentrer en contact avec celui-ci ?

La multiplication des moyens de communication (téléphone télex, télécopie, minitel, micro-ordinateur équipé d’un modem, etc.) et des possibilités qu’ils apportent (transmission de la voix, de l’écrit, de l’image, travail à distance, services à domicile, banques de données, etc.) oblige néanmoins à un sérieux travail de documentation et d’information, préalable à la maîtrise de ceux-ci et de celles-là . L’objet de ce livre est de faire un tour d’horizon le plus complet possible de ces deux champs (les possibilités/les moyens), de marquer combien la place du micro-ordinateur peut y être centrale, et de constituer un guide pratique à votre intention.

Il a paru logique de faire figurer dans ce livre les raisons de communiquer et les possibilités offertes avant l’exposé des moyens nécessaires et la façon de les mettre en oeuvre. Logique et en prise avec la réalité d’aujourd’hui. Car si les premiers utilisateurs de micro-ordinateurs, il y a une dizaine d’années, se passionnaient pour l’outil lui-même, à la fois parce qu’il était nouveau et fascinant et parce que peu de logiciels existaient alors, l’important désormais est d’être concret : quels horizons pratiques le micro-ordinateur ouvre-t-il ? Que permet-il que nous ne pourrions pas faire sans lui ?

Ce découpage logique va cependant amener à évoquer dans la première partie des termes ou des concepts qui ne seront pas nécessairement limpides pour tous. D’où la nécessité de brosser, dès maintenant, un bref « portrait » d’un certain nombre des protagonistes inanimés (ou conceptuels) de notre histoire.

 

Galerie de portraits

Télématique

Élégante contraction des mots « Télécommunication » et « Informatique, ce terme, proposé par Simon Nora et Alain Minc en 1978 dans un rapport resté fameux, désigne à la fois le sujet de ce livre et une partie seulement de celui-ci. Nous en sommes en effet au point où c’est toute la communication moderne (téléphone, télévision, communication de l’écrit, etc.) qui s’appuie sur l’informatique. Le néologisme est néanmoins d’excellente facture, et nous l’endosserons volontiers. Certains quasi-synonymes de celui-ci pourront également apparaître dans ces pages téléinformatique, et bureautique communicante notamment.

Réseaux

Nous avons évoqué les moyens de la communication et le contenu de celle-ci. Il restait à présenter les troisième élément indispensable aux deux autres : l'infrastructure. Les réseaux transportent l'information qu'on crée (éventuellement), qu'on émet et qu'on reçoit grâce aux moyens de communication. Ce peuvent être des réseaux publics (les lignes de téléphone de FRANCE TELECOM) ou privés (les réseaux des entreprises multinationales), s'appuyant le plus souvent sur des câbles en tant que support physique, mais pouvant faire appel à des liaisons par radio ou par satellite. Ils peuvent utiliser plusieurs techniques d'acheminement : la plus simple est la liaison téléphonique d'un point à un autre. Ou bien on peut faire appel à une technique de commutation de circuits : pendant un temps donné, un poste est physiquement relié à un autre par l'intermédiare d'un ou de plusieurs centraux téléphoniques (c'est le principe de la liaison téléphonique actuelle). Enfin les transmissions de données ont mis à l'ordre du jour la technique de commutation de paquets : il s'agit de transférer des données regroupées en une série de paquets, ceux-cu étant acheminées sur des circuits partagés entre les différents utilisateurs. Les réseaux peuvent se contenter d'assurer le transport et le routage des informations, ou bien proposer des services supplémentaires. Exemple simple : les compléments de services qui sont proposés par FRANCE TELECOM dans le cadre de l'abonnement télphonique, le transfert d'appel par exemple, sont des services « en plus », de la « valeur ajoutée » à un abonnement par rapport à une simple communication téléphonique. Les réseaux peuvent également exister à petite échelle, et relier par exemple entre eux les vingt micro-ordinateurs d'une même société. On parle alors de « réseaux locaux ». Ceux-ci n'entrent pas dans le cadre de ce livre (des ouvrages entiers leur sont par ailleurs consacrés), mais il nous arrivera d'y faire allusion et nous leur consacrons un paragraphe ci-après.

Micro-ordinateur

En à peine plus de dix ans, le micro-ordinateur s'est imposé comme outil de travail indispensable, et cela dans quasiment toutes les professions. Il sert également de plus en plus dans l'enseignement. Si cette percée remarquable a pu s'opérer, c'est que le micro-ordinateur, de nouvel objet de culte pour passionés d'électronique qu'il était à ses débuts, a su s'adapter à l'attente et aux besoins d'un plus grand nombre. Il l'a fait en laissant progressivement de côté l'aspect technique, « nouvelle discipline » à maîtriser ou réservée à une élite, pour devenir un outil commandé par des analogies de concepts familiers à tous. Le Macintosh d'Apple a montré la voie, et ses métaphores du « bureau », des « dossiers », de la « corbeille », etc., graphiques de surcroît, et retrouvées à l'identique quel que soit le logiciel utilisé, ont été largement adoptées sur les autres machines, notamment dans le monde des ordinateurs IMB PC et compatibles, monde dans lequel cette évolution n'est toutefois pas terminée. L'un des atouts principaux du micro-ordinateur, c'est qu'il n'est pas spécialisé. Ce sont les logiciels (les programmes) qui, au moment où on les charge à partir d'une disquette ou d'un disque dur dans sa mémoire vive, lui confèrent, pour un temps donné, telle ou telle vocation. Tour à tour poste de traitement de texte, de mise en page, ou de comptabilité, il peut également jouer le rôle de terminal informatique, Minitel, télex, etc.

Modem

Le modem est un dispositif qui permet au micro-ordinateur (exploité par un programme approprié) de communiquer avec l'extérieur par l'intermédiaire des lignes téléphoniques. Son nom provient de la contraction de « modulateur » et « démodulateur », car le plus souvent, il faut moduler le signal (le transformer) pour transmettre. Cependant, ce processus n'est pas toujours obligatoire. Dans les cas où la modulation n'existe pas, on parlera d'interface de communication, ou de carte de communication plutôt de que de modem pour désigner ce type d'équipement. Selon les modèles et selon les micro-ordinateurs, le modem se présente sous forme de carte à enficher, ou de coffret à brancher, et peut communiquer à des débits variés, exprimés en bits par seconde (à diviser en général par dix pour obtenir le nombre de caractères transmis en une seconde). Quand on parle de micro-ordinateur et de communication, on est bien obligé de parler du modem, puisque c'est une pièce rapportée, qui n'est pas le plus souvent incluse en standard dans la machine. Mais il y a en réalité modem partout où il y a communication de données par le biais du téléphone. Dans les télex, les machines de télécopie, et les Minitel, par exemple. D'une certaine manière, c'est tant mieux si dans ces cas-là, il se fait oublier, mais cette information peut aider à mieux apprécier l'importance prise par la communication de données.

Présentation

Il y a différentes manières de présenter des informations communiqués d'un point à un autre. Au plan historique, et en partant de la branche « informatique » dans l'arbre généalogique de la communication d'aujourd'hui (par opposition à la branche « audiovisuelle »), le premier mode de présentation a été l'impression sur papier sur un dispositif appelé terminal imprimant, ou « télétype » (de l'anglais type, taper à la machine, abrégé en TTY). Puis est apparu le terminal à affichage électronique, qui dans un premier temps fonctionnait strictement sur le même principe que son prédécesseur (texte présenté ligne après ligne), ce qui lui valut de conserver l'appellation de télétype, ou TTY. Les terminaux (et les modes de présentation) sont ensuite devenus graphiques, c'est-à-dire incluant, en plus du texte, des dessins pour faire passer l'information. Aujourd'hui, les modes « Texte seul » (TTY) et graphiques (de différents types) cohabitent et présentent chacun certains avantages. Le Minitel propose un mode de visualisation graphique, même si les graphiques qu'il présente sont de définition moyenne. Une large partie des terminaux utilisés dans le monde et en France fonctionnent encore en mode télétype. Ce système possède l'avantage d'être très simple à mettre en oeuvre, et de ne pas obliger, à côté des informations acheminées, à transmettre des informations « de service » relatives aux graphiques, à la couleur, etc. Reste que ce qui est exposé de manière graphique est souvent plus « parlant » que dans un mode uniquement textuel.

Grand Système

Un « grand système », qu'on désigne également souvent sous son appellation américaine de mainframe, est un ordinateur de grande puissance, tel qu'en utilisent les administrations, les banques, les grosses sociétés, etc. Il est le produit de la « philosophie » initiale selon laquelle était pensée l'informatique. L'idée de base de cette philosophie est la suivante : faisons jouer au maximum la notion d'économies d'échelle en concentrant les applications sur une même machine de façon à réduire les coûts. Donc, pour pouvoir faire plus de calculs, aller plus vite et servir plus d'utilisateurs, construisons plus gros, concentrons plus de puissance de calcul dans un machine, et permettons à un nombre de plus en plus important de terminaux de se relier à l'ordinateur central. Cette conception est aussi aujourd'hui remise en cause. Il n'est pas rare que plusieurs des ces machines soient regroupées et interconnectées entre elles pour augmenter encore les possibilités d'un centre informatique.

Mini-Ordinateur

Le mini-ordinateur est apparu au début des années 70. Il participe de la même philosophie que le grand système, mais se situe à un niveau de performances et de prix moins élevé. Les universités en ont été les premières utilisatrices, mais ils sont désormais employés dans les secteurs les plus divers, notamment pour assurer l'informatique de gestion des petites entreprises.

Terminal

Le terminal, c'est l'appareil qui, en bout de chaîne, permet de tirer parti de l'ordinateur central ou du mini-ordinateur. C'est par lui que s'effectue la saisie des informations, en général à partir d'un clavier, ainsi que la visualisation des informations obtenues à la suite d'une interrogation, le plus souvent sur un écran des lignes de texte, et éventuellement des illustrations. A l'origine, le terminal est passif. Il n'est qu'un outil de saisie et visualisation dans le système informatique. Une telle architecture centralisée et hiérarchique est battue en brèche depuis quelques années, et notamment depuis l'arrivée à maturité du micro-ordinateur. De plus en plus, le rôle du terminal est tenu par un micro-ordinateur, qui par sa capacité de traitement propre, peut prétendre prendre en charge une partie des tâches jusqu'ici réservées aux systèmes informatiques centraux : la décentralisation est aussi à l'ordre du jour en informatique.

Minitel

Si le Minitel n'est pas un micro-ordinateur, c'est un terminal tout à fait moderne. D'abord, dans la plupart de ses versions, il est compact et léger, donc portable facilement d'un pièce à une autre, voire d'un lieu à un autre. Ensuite, son mode de présentation est graphique, avec affichage page par page et en couleurs sur certains modèles. Enfin, il n'est pas conçu pour être utilisé par des spécialistes mais par le plus grand nombre. C'est la raison de ses touches spéciales d'orientation (SUITE, RETOUR, SOMMAIRE, etc.), de ses touches de commande (ENVOI, CORRECTION, etc.), et de l'usage systématique et cohérent qu'il en est fait sur les services proposés en consultation par Minitel. Le Minitel est également le terminal le plus diffusé dans le monde, puisque FRANCE TELECOM et les différents fabricants ont mis en place plus de cinq millions et demi d'exemplaires à la fin 1990. Cette très large diffusion, presque entièrement gratuite pour les usagers, est à la base de l'explosion de la télématique en France.

Télétel

Télétel est le nom générique de l'ensemble des services destinés à être utilisés à l'aide du terminal Minitel, et proposés à l'échelle nationale ( à l'exception de l'annuaire électronique, accessible par le 11, à considérer comme un service à part entière, celui-là même ayant justifié la distribution initiale gratuite de Minitel). Les services Télétel sont accessibles de n'importe quel point du territoire par l'intermédiaire de numéros nationaux à quatre chiffres (à huit chiffres dans certains cas) commençant par 36. Leur coût d'utilisation se répartit en trois « enveloppes » : des frais de communication, soit le prix d'un appel téléphonique normal; des frais de transport, correspondant à l'utilisation d'un réseau particulier appelé TRANSPAC, qui assure la couverture nationale à tous ces services, et des frais d'utilisation, variable selon les services. Ces derniers sont distribués sur plusieurs accès à Télétel auxquels correspondent différent paliers de tarifs. Sur Télétel Vert (36 05), tout est gratuit pour l'usager; sur Télétel 1 (36 13), il paye uniquement la communication téléphonique locale; sur Télétel 2 (36 14), il paye la communication locale et le transport Transpac; sur Télétel 3 (36 15), théoriquement réservé aux organes de presse, et sur Télétel 3 Professionnel (36 16), le service est payant en plus des frais de communication. Les paliers supérieurs (Télétel 4 par le 36 17, les accès directs 36 28 et 36 29), dont les prix sont plus élevés, correspondent à des services plus « pointus », à plus grande valeur ajoutée. Le chapitre 2-11 détaille ces différents tarifs.

Serveur

On a adopté ce terme en France dans les années 70 pour désigner les grands systèmes « servants » (fournissant) de l'information ou des services à des terminaux qui leur sont reliés. Ces dernières années, il a pris un second sens plus général, à l'intérieur de la dichotomie « Serveur/Client » qui préside désormais aux architectures tant logicielles que matérielles. Ainsi, dans un réseau local, le partage des données s'effectue à partir d'un « serveur » accessible depuis des micro-ordinateurs « clients ». Dans le cours de cet ouvrage, c'est dans le premier sens qu'on l'utilisera le plus souvent, celui de grand système auquel on se connecte pour bénéficier de services particuliers.

Bauds, bits par seconde, débit d'un transmission

Le temps mis par des données pour arriver à la destination qu'on leur assigne est une des notions omniprésentes dans ce livre. Et c'est bien naturel : entre par exemple un transfert de fichier qui dure dix minutes et un autre qui nécessite quatre heures de communication, il y a toute la différence entre une opération qu'on peut pratiquer souvent et une autre qu'il n'est sans doute pas rentable de faire régulièrement. Lorsqu'on évoque cette notion, on a souvent tendance à parler de « vitesse » de transfert là où il est préférable, pour être rigoureux, de parler de « débit » de transmission (la vitesse est une grandeur qui mesure une distance parcourue par un objet en un temps donné; le débit est une grandeur qui mesure un nombre d'objets ou un volume déplacés en un temps donnée).

L'unité de débit des données informatiques est le bit par seconde, abrégé en bit/s (les américains écrivent bps, abréviation couramment reprise en France), le bit étant l'unité élémentaire de codage des données, de valeur 0 ou 1. Il arrive qu'on emploie plutôt un autre unité, le baud, pour exprimer le débit d'un communication. S'il est vrai que le nombre de bauds et le nombre de bits/s sont parfois d'égales valeurs dans une communication, ces deux unités ne sont pas de même nature : le baud est une unité se rapportant à la modulation du signal. Nous conseillons de ne garder à l'esprit que le bit/s comme unité de débit, d'autant que le baud n'a plus lieu d'être évoqué du tout lorsque les communication ne sont pas faites par l'intermédiaire d'un modem (mais par exemple sur un réseau numérique).

Pour traduire cette notion de débit d'une unité spécialisée dans un language plus quotidien, rappelons qu'il faut huit bits pour faire un octet, et qu'un octet suffit le plus souvent pour les données textuelles (mais non graphiques), à exprimer un caractère alphabétique, numérique, ou divers. Selon les types de communications, il faudra ou non un ou deux bits supplémentaires pour transmettre chaque octet, ce qui veut dire qu'il n'est pas interdit de diviser simplement le nombre de bits par dix pour obtenir un nombre de caractères très proche de la réalité.

Ainsi, lorsque nous parlerons par exemple d'un communication à 1 200 bits/s, vous pouvez traduire par 120 caractères envoyés à chaque seconde. Vous pouvez également penser à une page de texte représentant environ 1500 caractères et comprendre qu'il faut dans ce cas une douzaine de secondes pour envoyer une page. Lorsque le débit s'élèvera, nous passerons au kilobit/s par seconde (un millier de bits), noté Kbit/s. Ainsi 64 Kbits/s, c'est selon le même calcul 6400 caractères par seconde, soit 4 pages transmises en une seconde. Pour les plus hauts débits évoqués, nous parlerons en mégabits par seconde (environ un million de bits), ou Mbits/s. Cette méthode de conversion approximative des bits en caractères et en pages a ses limites : elle ne fonctionne pas pour les transmissions graphiques, comme la télécopie par exemple. Dans des cas comme celui-ci, nous nous efforcerons de donner, en plus du débit, un point de repère en temps de transfert.

Deux notions complémentaires incontournables

Dans un panorama de la télématique d'aujourd'hui, il est difficile de ne pas aborder les sujets Numéris et Réseaux locaux. Ces deux thèmes sont toutefois si riches qu'ils ne peuvent être couverts en détail dans cet ouvrage. Numéris est abordé dans les chapitres 2-4 et 2-9, et mentionné dans d'autres. Les réseaux locaux ne s'inscrivent dans aucun chapitre particulier puisque le grand thème de ce livre est la communication à distance.

Numéris

Numéris est le réseaux numérique à l'intégration de services (RNIS) français, mis en oeuvre par FRANCE TELECOM. Il est basé sur le réseau téléphonique général et en est l'évolution naturelle, grâce à la numérisation de la transmission et de la commutation. Il est numérique parce que tant la voix que les données sont transportées sous forme de bits informatiques regroupés en trames. Il est à intégration de services, parce que tous les types de communications sont susceptibles de l'utiliser (voix, données, images fixes ou animées, télécopie, etc.) et parce que des compléments de services peuvent venir s'ajouter au service de support de ces communciations. Il est à grand débit (64 Kbits/s -- et même 2 Mbits/s en combinant les différents « canaux » de l'accès dit « primaire » à Numéris) par rapport aux vitesses de communication de données actuelles sur le réseau téléphonique. Ainsi, un certain nombre d'applications de télécommunication deviennent possibles grâce à Numéris. Ce sont par exemple la consultation à distance de banques d'images, dans des domaines divers (achat de photos de presse par les journaux, « visite » des maisons d'une région chez un agent immobilier, etc.); ou bien la monétique, pour laquelle la plus grande rapidité d'établissement des communications - un des atouts de Numéris - comme le plus grand débit pendant les télécollectes des transactions d'un commerçant vers sa banque constituent des améliorations radicales. Numéris, c'est également le réseau attendu pour relier entre eux les réseaux locaux d'entreprises à un débit compatible avec le leur, et en faire des réseaux ouverts. Il permettra aussi l'envoi de télécopies de meilleure qualité en des temps minimes (Télécopie dite de « groupe IV »).

Les réseaux locaux

Les réseaux locaux, appelés aussi réseaux locaux d'entreprises, ou RLE sont des réseaux privés, s'étendant sur de courtes distances (quelques centaines de mètres), situés en général à l'intérieur d'un même bâtiment. Ils peuvent répondre à une logique de grande informatique, ce sont alors des voies de communication avec un gros ordinateur central pour des postes de travail plus ou moins « intelligents". Mais de plus en plus, ces dernière années, les réseaux locaux ont correspondu à une logique inverse de regroupement des postes de travail autonomes, le plus souvent des micro-ordinateurs.

Plus récemment encore, c'est à une fusion de ces deux logiques qu'on a commencé à assister, les RLE actuels tendant à englober à la fois la grande informatique et la micro-informatique d'un entreprise, dans un rapport entre ces deux types d'informatiques moins « vassalisé » qu'autrefois. Le rôle d'un réseau local est double : il doit permettre aux postes de travail de communiquer entre eux, de manière conversationnelle (messagerie locale, travail en groupe sur un même document) ou par transfer (échange entre un poste et un autre de documents de traitement de texte, de tableurs, graphiques, etc.). Et il doit permettre de rationaliser l'utilisation d'équipements périphériques en les faisant partager par tous les utilisateurs (ou un groupe donné d'utilisateurs) du réseau local. Les disques durs à grande capacité, les imprimante à laser sont les candidats naturels à ce partage; pourque ces périphériques partagés donnent l'impression à chaque utilisateur qu'ils sont reliés directement à sa machine, il faut que le débit des données sur le réseau soit élevé. Les débits actuels les plus pratiqués s'étendent de 230 Kbits/s à 10 Mbits/s, mais ne peuvent être tenus que sur de courtes distances. De plus en plus, ce sont également les moyens de communication que l'on partage : sur un des postes du réseaux local, qui ne sert en général qu'à ça (c'est le « serveur de communications ») ou qui regroupe plusieurs « services de réseaux » (serveurs multifonction avec des services de disque, d'imprimante, de communication) est implantée une carte modem, voire plusieurs, ainsi éventuellement qu'un carte télécopie, de télex ou de télétex.

Chaque utilisateur peut se servir de ces interfaces de communication comme si elles étaient sur son micro-ordinateur. Lorsque nous parlerons des matériels nécessaires pour communiquer, on pourra garder à l'esprit, même si nous ne le répétons pas, qu'ils peuvent souvent être rentabilisés par un tel partage. Mais l'étape suivante, pour ces RLE, n'est tant de communiquer avec l'extérieur à ces bas débits - même si ce type de fonctionnalité est utile - mais d'étendre tous les avantages de leurs grands débits - le partage de ressources, la communication entre applications - plus loin, et encore plus loin. Le support naturel de cette évolution n'est autre que Numéris, qui permet des débits allant 64 Kbits/s à 2 Mbits/s, et plus par groupage de plusieurs accès. Comme les spécifications de Numéris précisent de manière détaillée comment le réseaux peut être distribué dans une entreprise par l'intermédiaire d'installations terminales, on imagine assez bien que les autocommutateurs (les « standards » téléphoniques) des entreprises soient les épicentres de réseaux locaux qu'ils géreraient et sur lesquels passeraient voix et données. C'est certainement un des phénomènes majeurs de la bureautique communicante auquel il nous sera donné d'assister en ce début d'années 90.


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L'indispensable -  Introduction


 
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  NB : Merci à Cathie Schwindenhammer pour ses remarques sur la transcription de ce texte.


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